Dis- moi comment tu respires, je te dirai comment tu vis

 

La respiration est un vrai guide lorsque l’on travaille en thérapie psycho- corporelle. Nous respirons à la manière dont nous vivons notre vie, c’est pourquoi en thérapie psycho- corporelle, la conscience de la respiration est si importante. La respiration est un lieu de rencontre du physique et du psychisme. Ainsi l’observation de la respiration permet de saisir la manière dont la personne vit sa vie et vit son corps.

Il y a non pas une, mais plusieurs respirations :

La respiration ventrale ou abdominale qui est le siège de notre incarnation, de notre sexualité, de nos désirs et de nos instants de calme.

La respiration thoracique qui, elle, renvoi à nos émotions, nos relations, nos pleurs.

La respiration claviculaire située sous nos épaules : Celle des rêves, de la spiritualité, de nos aspirations à évoluer.

La respiration est au corps, ce que la vague est à l’océan. Elle est flux et reflux, éternel mouvement de va et vient. Elle est l’expression de la vie même en nous. Respirer est selon moi un acte sacré et magique. 

Même si une façon de respirer se dessine, il y a lors d’un toucher plusieurs sortes de manifestations respiratoires.  Il y a les longs soupirs de détente. Il y a les longs inspirs suivis de longs expirs, comme un questionnement suivi d’une réponse. Il y a des inspirations saccadées qui s’y prennent à 2 ou 3 fois avant d’arriver jusqu’au bout, suivies d’un expir libérateur. Il y a des expirs qui semblent ne pas en finir pour enfin s’éteindre dans un espace ou tout semble immobile, où la vie et le temps s’arrêtent avant de renaître à l’inspiration.  

L’inspiration traduit la capacité et le désir d’aller dans sa vie et de lui dire OUI. L’inspire note l’élan de vie et l’enthousiasme. La difficulté à inspirer se retrouve souvent dans la posture de « victime », déprimée, « sans air ». En cela l’inspiration se veut active.

L’expiration quant à elle invite au lâcher-prise et à la capacité ou non de s’abandonner à ce qui est, à laisser faire. Une difficulté expirer profondément montre une peur de se laisser aller, de ne pas contrôler, de montrer ses faiblesses et ses fragilités. Contrairement à la posture de victime, on peut retrouver ici des personnalités à caractère de « lutteur » ou de « battant ». En tout cela, l’expiration se veut passive.

Bloquer sa respiration, c’est bloquer l’accès vers son intériorité, ses ressentis et ses émotions. Nous nous mettons en tension afin d’éviter de les vivre.

Ecouter la respiration du massé est donc fondamentale. Que ce soit une écoute du rythme respiratoire ou l’observation du lieu respiratoire (ventrale, costale, claviculaire), cela permet de ressentir comment la personne se vit. En thérapie psycho- corporelle, il va s’agir de libérer la respiration afin d’obtenir une respiration naturelle, relâchée puis de plus en plus ample, de sorte que la respiration prenne toutes les zones respiratoires du corps. Ainsi, la personne va peu à peu relâcher ses mâchoires et laisser passer l’air par la bouche de sorte à enlever toute tension.

La personne massée devient actrice de son toucher par l’investissement respiratoire. En s’autorisant le relâchement et le soupir sur l’expir, elle signe une profonde détente ainsi que le renoncement à l’attitude de vie correspondante. 

Une respiration ample qui occupera toutes les zones respiratoires et dans laquelle elle ne provoquera aucune tension musculaire sera donc le signe d’un profond lâcher- prise.

Ainsi la respiration est le souffle de vie en chacun de nous, elle est sacrée. Ce souffle devient le lieu de libération, d’ouverture, de capacité à s’abandonner, à aller vers, à renoncer et à oser. Il est donc le symbole même de la grande vie qui englobe tout : la vie et la mort. La respiration témoignant donc à la fois de notre capacité à déployer nos ressources,  notre élan et à la fois de notre capacité à abandonner et à laisser faire. Elle est courage, élan et relâchement.

La respiration reproduit donc, à l’échelle humaine, le mécanisme global de la création. Elle symbolise le dialogue  entre microcosme et macrocosme: en ce sens, elle fait de l’homme le miroir et le partenaire de l’univers.  

 

« Respirer, invisible poème !
Continûment, purement, au prix
de l’être propre, espace inchangé. Contrebalance
au rythme de quoi proprement j’adviens.

Vague unique, dont
je suis à mesure la mer ;
de toutes les mers possibles, toi, la plus épargnante,
acquisition d’espaces.

Ces espaces, combien de leurs points étaient déjà
à l’intérieur de moi. Plus d’un vent
est comme mon fils.

Toi, me reconnais-tu, air, encor plein de lieux qui furent miens ?
Écorce lisse, toi, un jour,
voûte et feuillage de mes paroles. 

RM Rilke

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